Principes d’économie solidaire

PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE

Culture de libération

Comme le disait Fannie Lou Hamer : « Personne n’est libre tant que nous ne sommes pas tou·te·s libres ». Les mouvements d’économie solidaire s’engagent à lutter contre tous les systèmes de domination, et à avancer vers la libération pour toutes et tous. Pour éviter de reproduire les dynamiques qu’on souhaite transformer, il faut rester alerte aux diverses façons dont les systèmes d’oppression se manifestent en soi et au sein des organisations. Ainsi, on s’engage à reconnaitre et dénoncer les violences systémiques, et à réfléchir aux diverses manières dont on subit ou on profite des mécanismes de domination, des privilèges ou de l’oppression — que ça soit à l’échelle individuelle ou communautaire. Ce travail de pensée a lieu sur un immense spectre relationnel, qui s’échelonne des réseaux locaux jusqu’aux regroupements internationaux.

PRINCIPE : Les membres de l’économie solidaire ne bâtissent pas que des projets, mais de véritables mouvements sociaux. En opérant des coopératives, des fiducies foncières ou d’autres types d’entreprises, les groupes d’économie solidaire agissent autant pour leur propre bien que pour le bien commun et pour le changement social.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les projets et les organisations ne durent pas éternellement. Lorsqu’un projet donné perd sa pertinence, il faut évaluer l’impact et les potentiels de l’organisation en tenant compte des circonstances.
  • PRATIQUE : Les membres de l’économie solidaire sont d’abord et avant tout des membres de leurs communautés et des militant·e·s pour l’autonomisation des personnes opprimées - et non pas des promotrices, promoteurs ou professionnel·le·s de la finance. On emploie les outils de l’économie solidaire à des fins de libération collective plutôt qu’à des fins personnelles.

PRINCIPE : L’économie solidaire priorise l’élaboration de liens coopératifs et solidaires et s’éloigne de l’esprit de concurrence, en tentant de valoriser un sentiment d’unité.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les organisations d’économie solidaire travaillent à tisser des liens de confiance et solidaires avec des groupes alliés en invitant leurs membres à participer à des activités sociales, politiques, économiques ou éducatives ou en rejoignant des fédérations, des coalitions ou d’autres groupes susceptibles d’appuyer leur développement politique ou économique.

PRINCIPE : L’économie solidaire vise à transformer la culture par ses discours, ses pratiques, ses attentes et ses approches pédagogiques.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : La lunette anti oppressive offre approche universelle pour traiter d’enjeux sociaux. La rubrique Continuum for Becoming a Transformative Anti-Oppression Organization (disponible en anglais seulement)du site de l’organisation AORTA (Anti-Oppression Ressource and Training Alliance), offre un excellent outil de réflexion. Il est important de prendre le temps de réfléchir, d’évaluer et de se préparer à ce processus.
  • PRATIQUE : Plutôt que de forcer tout le monde à utiliser l’anglais international, les organisations d’économie solidaire doivent respecter les notions de justice linguistique, qui supposent que chacun·e puisse s’exprimer dans la langue de son choix. Ainsi, il importe de tenir compte des divers besoins d’accessibilité linguistique et de veiller à fournir des services de traduction ou d’interprétation au besoin lors de leurs activités.
  • PRATIQUE : On peut avoir recours à divers rituels pour favoriser des expériences incarnées qui renforcent l’esprit de solidarité et de coopération.
  • PRATIQUE : Les membres d’organisations d’économie solidaire soignent leur langage, leurs métaphores et leurs styles de communications de manière à mettre l’accent sur un ton coopératif et libérateur et s’éloigner des discours oppressifs ou compétitifs.

PRINCIPE : Les mouvements d’économie solidaire reconnaissent que les êtres humains font partie de la nature et agissent en toute conscience que la survie de tou·te·s dépend de l’accès de chaque forme de vie à de l’eau potable, de l’air respirable et des sols sains.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire doivent s’engager dans un effort de réflexion continue sur les meilleurs moyens de passer d’une économie extractive à un ensemble de pratiques et de systèmes régénérateurs. Cette brochure de Mouvement Generation offre de bonnes pistes de réflexion à ce sujet(disponible en anglais et en / espagnol seulement).
  • PRATIQUE : Les organisations d’économie solidaire doivent intégrer l’analyse des impacts environnementaux de leurs activités à leurs processus de réflexion et de planification stratégique, en tâchant d’éviter de nuire et en prenant soin de développer des relations saines à la terre, à l’eau, à l’air et à chaque forme de vie sur terre.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire se font porte-parole des enjeux climatiques ou environnementaux qui touchent à leur communauté, quitte à parfois prévoir des banques d’heures rémunérées spécifiquement dédiées à ce type de travail. Si vous faites partie d’une entreprise, peut-être pourriez-vous participer aux regroupements d’affaires écologistes de votre région (ex. : American Sustainable Business Council aux États-Unis) pour faire valoir la voix des commerçant·e·s opposé·e·s à l’industrie pétrolière, sensibiliser votre communauté, appuyer certaines luttes environnementales, etc.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire du domaine maraicher ou agroalimentaire sont encouragés à réfléchir aux principes et aux méthodes de l’agroécologie. Pour en apprendre davantage à ce sujet, veuillez consulter ce rapport de l’organisation Why Hunger, qui traite d’agroécologie et du mouvement populaire pour les procédés agroécologiques (disponible en anglais seulement).

Les groupes d’économie solidaire appuient les mouvements pour la justice raciale au sein de leurs propres organisations comme dans la société en général. Ils vont au-delà des paroles et des gestes symboliques pour réellement redistribuer le pouvoir, reconnaitre les effets historiques des violences systémiques et œuvrer à faire advenir de nouvelles avenues de guérison pour les communautés.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire doivent reconnaitre et nommer les communautés autochtones du territoire où ils mènent leurs activités et établir des liens avec les Premières Nations locales, tout en cherchant à honorer et à mieux comprendre les traités locaux.
  • PRATIQUE : Les organisations sont encouragées à s’acquitter de taxes foncières annuelles. Cette pratique consiste à identifier sur quel territoire on est, puis à verser une contribution financière récurrente en guise de geste solidaire avec les communautés ayant été délocalisées ou forcées de se battre pour continuer de survivre sur ces territoires. Il existe certains projets de taxation foncière organisés (tels que la fiducie foncière Sogorea Te ou l’organisation Real Rent Duwamish), mais on peut aussi faire ses propres recherches et contacter les chef·fe·s traditionnel·le·s ou les ainé·e·s autochtones de sa région pour offrir son soutien directement. Visitez le site web Native-Land.ca pour entamer vos recherches.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire doivent réfléchir à l’option d’offrir des bourses d’études aux personnes autochtones ou noires, et de fournir des services à prix réduit ou gratuitement pour les groupes racisés.
  • PRATIQUE : Le mouvement d’économie solidaire doit appuyer le mouvement Land Back de toutes les manières possibles. Il existe de nombreuses façons de s’y prendre, qu’il s’agisse d’un transfert de propriété privée ou d’ententes spécifiques permettant à des groupes autochtones d’utiliser des lieux où travailler, pratiquer des cérémonies spirituelles ou s’établir. On peut aussi soutenir les luttes autochtones pour la protection des terres, l’accès à leurs territoires sacrés ou la défense environnementale contre divers projets pétroliers, miniers, routiers, industriels ou autrement toxiques et dangereux.
  • PRATIQUE : Les organisations doivent se confronter à l’histoire esclavagiste, à l’héritage raciste antinoirs qui en découle et aux manières dont ces phénomènes se manifestent dans leurs structures actuelles, en s’assurant notamment de fournir des mécanismes organisationnels clairs pour que les membres racisé·e·s, noir·e·s ou autochtones puissent aborder les diverses oppressions internes au sein de l’équipe. Pour poursuivre vos réflexions à ce sujet, consultez cette brochure sur le démantèlement du racisme antinoir dans les organisations, du collectif AORTA (disponible en anglais seulement).
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire doivent soutenir le mouvement Land Back et les demandes de réparation et ramatriement, notamment en se ralliant à d’autres organisations militantes, en s’éduquant collectivement sur les implications esclavagistes, ségrégatives ou génocidaires de ses activités, la dépossession des collectivités noires et autochtones, et les avenues de réparations promues par le mouvement Land Back. Pour en savoir davantage à ce sujet, consultez la trousse d’information sur les demandes de réparation du mouvement Black Lives Matter (disponible en anglais seulement), où on souligne la différence entre les pratiques de « réparations » versus de « redistribution », et suivez la campagne Land Back du Collectif NDN sur les réseaux sociaux. Enfin, il est fortement conseillé de se renseigner sur les demandes et les revendications des collectivités directement concernées dans votre entourage immédiat.
  • PRATIQUE : Le mouvement doit appuyer les initiatives d’économie solidaire dirigées par et pour les communautés noires, particulièrement celles du sud des États-Unis.
  • PRATIQUE : L’économie solidaire doit faire la promotion d’une culture inclusive permettant de nommer et de confronter les dynamiques racistes ou suprémacistes. Qu’il s’agisse de groupes multiraciaux, racisés ou blancs, aucun groupe n’échappe à la culture ni aux dynamiques du racisme et de la suprématie blanche. On doit donc allouer du temps et un certain budget à ces conversations, à la réflexion collective et à l’élaboration de ressources d’apprentissage.
  • PRATIQUE : Les organisations doivent réfléchir à leurs politiques internes (indemnisations, congés, etc.) en tenant compte des iniquités sociales d’hier et d’aujourd’hui, tout en s’assurant que les personnes concernées participent au processus décisionnel de manière égalitaire.
  • PRATIQUE : Les membres de l’économie solidaire en étudient l’héritage et les pratiques, en tâchant de respecter et d’honorer les ancêtres et les aîné·e·s du mouvement tout en prenant conscience de leur propre rôle d’héritière ou d’héritier.
  • PRATIQUE : Le mouvement de l’économie solidaire appuie les luttes pour la défense des droits des personnes migrantes, tout en reconnaissant que de nombreuses collectivités immigrantes s’activent à l’élaboration d’économies solidaires sous la menace constante de la détention ou de la déportation. Ainsi, les groupes d’économie solidaire doivent travailler à démanteler ces conditions hostiles, autant dans la société en général qu’au sein des organisations du mouvement.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire appuient les luttes contre les systèmes punitifs d’emprisonnement, de détention, de surveillance policière et de contrôle de l’immigration, et ce, non seulement en invitant leurs membres à participer à des manifestations et à répondre à divers appels à l’action politique, mais en travaillant aussi à se désinvestir des systèmes carcéraux, punitifs et excluants. Il s’agit d’un travail qui exige de réserver du temps intentionnel pour réfléchir collectivement aux diverses manières de désobéir à ces systèmes oppressifs. Notamment, certaines organisations radicales du domaine du soin de la santé mentale refusent d’appeler les autorités lorsque leurs usagers ou usagères expriment des signaux de détresse ou suicidaires, préférant s’en remettre au soin relationnel et communautaire de leur propre réseau pour les protéger.
  • PRATIQUE : Les membres de l’économie solidaire acquièrent et utilisent des pratiques d’animation qui encouragent la prise de parole de tou·te·s, tentent d’éviter les rapports de pouvoir et réfléchissent aux meilleures approches pour aborder les oppressions systémiques au sein de leurs organisations. Le collectif AORTA dispense d’ailleurs d’excellentes formations à ce sujet : www.aorta.coop (disponible en anglais seulement).

Les organisations d’économie solidaire portent une conscience critique des fondements patriarcaux et misogynes de l’exploitation capitaliste. Leurs membres s’engagent à déconstruire les impacts de ces systèmes au sein de leurs organisations comme dans leur propre comportement.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : La mise en place de comités de mixité choisie selon le genre peut grandement aider toute organisation d’économie solidaire à alimenter sa réflexion critique au sujet des comportements collectifs de l’équipe. L’article Everyday Solidarity for Everyday Sexism de Grassroots Economic Organizing, une organisation basée dans la ville de New York, offre un bon exemple de ce type de pratique.
  • PRATIQUE : Les organisations sont encouragées à conduire des évaluations récurrentes de l’écart salarial genré observable dans leur structure, à s’engager à y remédier et à valoriser le travail invisible ou émotionnel traditionnellement non reconnu par le marché du travail.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire peuvent aussi conduire des évaluations récurrentes des mécanismes de division genrée du travail au sein de leur organisation. Le travail de soin (care) étant largement effacé et majoritairement fourni gratuitement, on peut notamment chercher à analyser comment les tâches non explicitées dans les descriptions de tâches individuelles, mais néanmoins essentielles au bon roulement des opérations, sont distribuées parmi les membres.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire doivent participer à normaliser l’utilisation des pronomsneutres et de salles de bain non genrées, en veillant notamment à ce que l’ensemble du personnel et des membres aient une compréhension de base des enjeux liés à l’identité de genre, et en fournissant des moments de formation en compétence culturelle dispensée par femmes, des personnes trans ou des personnes non conformes en genre.
  • PRATIQUE : Les actrices et acteurs du mouvement doivent s’engager à faire vivre une culture inclusive à l’intérieur comme à l’extérieur des organisations d’économie solidaire, en participant notamment aux évènements culturels ou politiques faisant la promotion de l’histoire et des luttes actuelles du mouvement queer.

PRINCIPE : L’économie solidaire appuie les mouvements de libération et de défense des droits des personnes pauvres et travailleuses.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les membres de l’économie solidaire appuient les groupes syndicaux de leur secteur. Certaines coopératives de travail choisissent souvent de rejoindre leurs syndicats sectoriels par solidarité avec leurs autres travailleuses et travailleurs de leur domaine. Cela permet également aux membres de bénéficier de certains services ou avantages syndicaux, comme l’accès à des processus de griefs, par exemple. Toute équipe de travail formelle peut bénéficier de s’intégrer à un syndicat.
  • PRATIQUE : Toutes les organisations d’économie solidaire doivent élaborer de solides pratiques d’appui à leurs travailleuses et travailleurs, tels que des conseils de métiers, des mécanismes de médiation et des programmes de formation.
  • PRATIQUE : On ne franchit jamais une ligne de piquetage. Lorsqu’une de nos organisations fournisseuses ou alliées est en grève, il faut appuyer ses revendications et agir en solidarité avec les employé·e·s concerné·e·s, quitte à s’approvisionner ailleurs tant que la grève perdure.
  • PRATIQUE : Les groupes d’économie solidaire se doivent de contribuer aux mouvements d’autogestion du travail autant de façon symbolique que concrète (ex. : faire signer des pétitions, participer aux fonds de grève, s’impliquer au sein de comités de mobilisation, etc.).
  • PRATIQUE : Les organisations doivent intégrer une réflexion continue sur les dynamiques de classe au sein de leur équipe et participer à des activités de formation collective sur le sujet. Pour ce faire, elles peuvent avoir recours aux ressources d’autres groupes, comme Class Action par exemple. En développant une compréhension commune des dynamiques de classe, les membres peuvent convenir de politiques et de structures organisationnelles mieux adaptées aux réalités de personnes issues de milieux désavantagés ou de la classe travailleuse.
  • PRATIQUE : Lors de leurs processus de recrutement et d’embauche, les groupes d’économie sociale doivent s’efforcer d’atténuer l’impact de préjugés de classe autant que possible. À cette fin, on peut expliciter le salaire et les avantages sociaux du poste offert directement dans les offres d’emploi, éviter les listes de compétences et de qualifications excessives, tenir compte de l’expérience ou de la capacité d’apprentissage de chaque candidat·e, anonymiser les documents lors du processus de révision des candidatures, et utiliser le même modèle d’entretien d’embauche pour chaque personne.
  • PRATIQUE : Les pratiques de tarification à échelle variable permettent de rendre les services accessibles à tou·te·s. Pour en apprendre davantage à ce sujet, renseignez-vous sur le travail des organisations Accountability MappingRide Free Fearless MoneyLittle Red Bird Botanicals, ou East Point Peace Academy propose aussi une belle interprétation de l’économie du don..

PRINCIPE : L’économie solidaire intègre les principes anticapacitistes et les besoins d’accessibilité inclusive à même ses valeurs, ses pratiques et sa culture.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les organisations peuvent notamment intégrer les 10 principes anticapacitistes, de l’organisation Sins Invalid, à leurs méthodes et leurs pratiques.
  • PRATIQUE : Chaque groupe doit tenir compte des différents besoins d’accessibilité dans l’ensemble de leurs activités. Les groupes fournisseurs de service doivent évaluer le niveau d’accessibilité de leur offre pour les personnes en situation de handicap, et chercher à réduire les écarts d’accessibilité observables. On peut se référer à de nombreuses références en ligne pour apprendre évaluer le niveau d’accessibilité de ses services de façon à favoriser de meilleurs rapports avec les personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse de site internet, d’approche de mise en marché, de l’organisation d’évènements virtuels ou en personne, etc. On doit tenir compte des perspectives anticapacitistes autant dans les processus d’embauche, la formation continue et l’intégration des membres, et la rédaction et la mise en œuvre des politiques de l’organisation. Il existe un grand éventail de formations et de ressources disponibles en ligne pour aider à réfléchir l’approche anticapacitiste, mais il n’y a pas de recette magique : l’accessibilité est une pratique et non une destination fixe.
  • PRATIQUE : Pour réfléchir davantage au rapport qu’entretient votre organisation avec les questions d’accessibilité et d’anticapacitisme, consultez la trousse Disability Justice Audit Tool (disponible en anglais seulement).

PRINCIPE : Les mouvements d’économie solidaire respectent toutes les formes de vie et favorisent des moments intentionnels de connexion humaine et de partage, autant dans la joie que dans la tristesse.

PRATIQUES

  • PRATIQUE : Les organisations d’économie solidaire sont encouragées à intégrer des pratiques d’activisme culturel à leurs processus organisationnels. L’organisation Spirit House et le US Department of Arts and Culture offrent d’excellentes sources d’inspiration à ce sujet.
  • PRATIQUE : L’économie solidaire invite les groupes à adopter des rituels et des pratiques d’intégration corporelle à leurs moments de réunion, leurs évènements et leurs autres activités organisationnelles. Plutôt que d’approcher ces moments comme des priorités de seconde importance, on tâche d’explorer en quoi les pratiques de partage et de rituels peuvent alimenter l’esprit coopératif et révéler différents types d’intelligence.
  • PRATIQUE : Les organisations sont invitées à prendre le temps de célébrer les petites et grandes victoires, et de faire le point lors de moments difficiles.
  • PRATIQUE : On peut intégrer de la poésie, des récits, de la musique, de la danse ou des exercices de théâtre aux réunions du groupe. Par exemple, cela peut prendre la forme de séances de « micro ouvert » virtuelles, où tou·te·s sont invité·e·s à partager un texte, une chanson, un jeu, etc.
  • PRATIQUE : Il est important de prendre note des moments où les membres du groupe expriment l’envie d’entretenir des rapports plus profonds avec leur communauté, le territoire, elleux-mêmes ou d’autres formes de vie non humaine. On peut réfléchir collectivement aux diverses façons d’agir sur ces envies, que ce soit en tenant de longues réunions à l’extérieur, en organisant une fête de quartier, ou en intégrant du temps spécifiquement réservé aux activités individuelles au sein des processus organisationnels.
  • PRATIQUE : L’économie solidaire se prête bien à l’élaboration de pratiques de gratitude. En Allemagne, une école démocratique tient une séance de micro ouvert à la fin de chaque semaine, auxquelles les étudiant·e·s, les enseignant·e·s, ou les membres du personnel sont invité·e·s à venir exprimer leur gratitude à une autre personne. Certaines coopératives alimentaires expriment leur gratitude en redirigeant une partie de leurs revenus excédentaires vers d’autres organisations du mouvement qui dépendent de dons financiers. Dans une autre organisation autogérée, les membres du personnel reçoivent un petit montant annuel destiné à être utilisé pour remercier une personne dans leur vie ; la seule obligation en échange est d’accepter de raconter au groupe comment l’argent a été utilisé. Il s’agit de trouver une formule qui s’adaptera bien au contexte et à la culture de votre communauté.
Illustration/paper art of Grace Lee Boggs with grey background with quote that reads, "These are the times to grow our souls." Art by Molly Costello.
« Il est temps d’ouvrir grand nos âmes. » — Grace Lee Boggs
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